31 Décembre 2020
Ce 29 Décembre 2020, Monsieur Carlos KETOHOU, journaliste togolais, a été enlevé manu militari en pleine nuit devant son domicile par des éléments de forces de l’ordre.
Dans un message vidéo diffusé sur sa page Facebook, le directeur de publication du journal « L’Indépendant Express » a été visiblement interrompu et enlevé alors qu’il expliquait la traque dont il fut l’objet toute la journée avant de découvrir son domicile encerclé. Il a également publié une copie d’une convocation à se présenter le lendemain au Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la gendarmerie nationale dans le cadre d’une enquête judiciaire.
Cette arrestation sans mandat relève du kidnapping pur et simple et constitue une grave violation des droits du journaliste. C’est encore une preuve de la volonté du régime dictatorial togolais d’instrumentaliser la justice afin de museler la presse et toutes les voix discordantes, en violation (i) de la constitution togolaise qui en son article 26 alinéa 2 précise que « La presse ne peut être assujettie à l’autorisation préalable, au cautionnement, à la censure ou à d’autres entraves », (ii) du liberticide code de la presse et de la communication qui en son article 170 qualifie de délit d’entrave à la liberté de la presse et de la communication « tout fait ou action de nature à empêcher l’impression ou la libre circulation de la presse ou à empêcher le journaliste d’exercer librement son activité », et (iii) des normes internationales et régionales relatives à la dépénalisation du délit de presse.
Synergie-Togo dénonce toute tentative de musellement de la presse et invite les associations de journalistes, les organisations de défense des droits de l’Homme, les organisations de la société civile ainsi que les partisans de la liberté d’expression à se mobiliser pour exiger la libération immédiate de Monsieur Carlos KETOHOU.
Paris, le 31 décembre 2020